Des reliques, des curieux, des saints

En ce jour de la Toussaint – et aussi demain jour de prière pour les défunts – notre paroisse accueille les reliques de sainte Geneviève, patronne de Paris, à l’occasion des 1600 ans de sa naissance. Déjà il y a trois semaines nous avons fêté saint Louis et parcouru en procession l’Ile qui porte son nom avec ses reliques. Que faisons-nous lorsque nous vénérons ainsi les reliques ? Nous savons bien que nous ne sommes pas en train d’idolâtrer des hommes des femmes, trop conscients d’être de pauvres pécheurs, mais qui pourraient faire concurrence à Dieu ou susciter une dévotion obscure et superstitieuse. En encourageant le culte des saints, l’Eglise nous invite à reconnaître dans leurs reliques un témoignage humble et concret, un signe tangible et historique du fait que ces personnes ont vécu les Béatitudes, et ont été canonisés par l’Eglise, qui en tremblant reçoit de Dieu la capacité d’anticiper le jugement dernier.

Les reliques sont des signes qui nous permettent d’adorer le seul Saint, de reconnaître l’unique Seigneur, et d’accueillir notre vocation à la sainteté, à vivre comme ces frères et sœurs qui nous ont précédés, à entrer dans leur famille et leur communion. La sainteté n’est pas un mérite ou un privilège à conquérir. Elle est une grâce à recevoir dans le baptême, un don déjà offert etqui ne demande qu’à être déployé jour après jour.

Le dimanche 13 décembre, à la messe de 11h, nous accueillerons tous les « curieux » que nous aurons invités à « passer une tête le temps d’une messe ». Qui sont-ils ? Nos amis, nos collègues, nos voisins, des membres de nos familles, qui ne sont pas ou plus habitués à entrer dans une église et encore moins à participer à la messe. Nous voulons que la sainteté rayonne ! Les saints accueillent les saints ! Les pécheurs invitent les pécheurs à s’approcher de la source de la miséricorde, à rencontrer Dieu qui les aime. Nous voulons être les serviteurs de la sainteté de nos frères, de cet « appel universel à la sainteté » dont parle le concile Vatican II. Conscients que notre vie personnelle et communautaire est le fruit de la miséricorde de Dieu, nous pleurons de ne pas être encore saints, nous laissant consoler par Dieu pour transmettre cette consolation, partager notre espérance et notre joie dans un monde et un temps qui parfois en manquent. Nous serons aussi relancés et stimulés par la curiosité et la foi de ceux que Dieu appelle et que nous choisirons d’inviter le 13 décembre. Bonne fête de la Toussaint !

Père Jean-Baptiste Arnaud, curé