Passons sur l’autre rive…

« Passons sur l’autre rive » : cette parole de Jésus peut nous sembler un peu sinistre, tant elle évoque souvent la mort, l’autre rive sur laquelle nous sommes attendus par Dieu. Quel contraste apparent avec la joie de la mission et l’action de grâce de cette fin d’année paroissiale ! Cependant, aujourd’hui, le père Joseph, ainsi qu’Antoine, Thomas et Foucauld qui vont quitter notre paroisse, sont appelés par le Christ à passer sur l’autre rive. Au sens propre de la traversée de la Seine, comme au sens figuré de leurs nouvelles missions et étapes de leur formation. Quitter l’Ile Saint-Louis et notre chère paroisse c’est bien une petite mort ! Notre vie consiste ainsi à en être dépossédés, à mourir à nous-mêmes, à nos projets, à notre volonté propre, et aussi à notre égoïsme et à nos péchés, afin d’entrer dans une vie de ressuscités, une vie plus forte que la mort, une vie plus belle et plus dense. 

« Passons sur l’autre rive » : cette invitation du Christ est aussi un appel pressant à la mission, sur l’autre rive du lac de Tibériade, dans la Décapole des païens, au-delà des mers et sur des rivages inconnus, dans les périphéries de l’existence, auprès de ceux qui ne connaissent pas Dieu. Jésus lui-même nous entraîne, nous pousse et nous conduit à témoigner très simplement de notre joie d’être chrétien. Nous nous y exerçons ce week-end en invitant au spectacle « Je danserai pour toi » vendredi soir, au « grand jeu » des enfants et des familles samedi matin, en participant à l’après-midi « église ouverte » samedi, en proposant de venir à la soirée « Dieu peut-il me consoler ? » samedi soir, en conviant nos amis au pic nic et au café sportif au square Barye dimanche après la messe.

« Passons sur l’autre rive » : les autres rives de la Méditerranée nous attendent sur les pas de saint Louis à Carthage et Tunis du 10 au 14 novembre, et à la suite du Christ, des patriarches, des prophètes et des apôtres en Terre sainte du 26 avril au 4 mai 2022 ! Ces pèlerinages physiques et intérieurs, comme le grand pèlerinage de l’existence, nous font traverser bien des tempêtes, dans notre vie, dans l’Eglise et dans le monde. Face à tant de violence, de maladies, de solitude, d’angoisse, le Christ nous semble parfois endormi. Il est parfois caché, souvent discret, mais toujours présent, plein d’amour et de tendresse pour chacun. A moins que ce ne soit nous qui soyons endormis.

« N’avez-vous pas encore la foi ? ». Le Seigneur nous réveille. Il nous rejoint et nous parle au cœur dans la tempête, comme déjà avec Job. Fais grandir en nous la foi Seigneur ! Donne-nous d’être saisis par ton amour. Donne-nous d’être témoins de ton amour. « Qui est-il celui-là ? » : qui es-tu Jésus ? Donne-nous de nous poser toujours cette question et de la susciter autour de nous. Nous voulons te connaître et t’aimer davantage, te faire connaître et te faire aimer toujours plus. Nous voulons chanter avec le psalmiste en ce jour : « Qu’ils rendent grâce au Seigneur de ses merveilles ! ».

Père Jean-Baptiste Arnaud, curé