Qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ?

« France, qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? ». Cette question, posée par le saint pape Jean-Paul II lors de son premier voyage dans notre pays, à Paris en 1980, est toujours d’actualité, spécialement à l’aube d’une année électorale. En quoi la vocation spirituelle de la France, la foi au Christ, l’énergie et la vitalité des chrétiens peuvent-elles se traduire concrètement aujourd’hui au service du bien commun, de la justice, de la fraternité, du service des plus pauvres et de leur place dans la société ?

Cette question nous est aussi adressée en cette fête du Baptême du Seigneur, au plus intime de notre conscience et de notre liberté. Qu’avons-nous fait des promesses de notre baptême, du don et de la mission reçues gratuitement lorsque nous avons été plongés avec le Christ au Jourdain ? La grâce de Noël ne consiste pas à fêter un anniversaire, mais une naissance, celle du Christ né aujourd’hui parmi nous, et celle de chacun de nous, qui sommes, avec lui, nés de Dieu, baptisés dans l’Esprit et dans le feu. La grâce de Noël est d’apprendre à devenir une personne, consistante et libre, corps âme et esprit, fils et frère, être de relation et de communion, et à devenir un peuple, ardent à faire le bien, vivant de manière juste et raisonnable en ce temps, dans l’attente confiante et la bienheureuse espérance.

Personnellement, et en communauté, dans l’Eglise, dans le monde, nous voulons prendre au sérieux notre vocation baptismale, notre sacerdoce royal, avec une grande ambition et une grande humilité. En ce début d’année, comme les mages qui rentrent chez eux par un autre chemin, transformés par la rencontre de l’Enfant dans la Maison, nous pouvons renouveler notre relation au Christ vivant dans l’Eglise notre mère. Avec tout le peuple de Dieu nous sommes invités à une démarche synodale. Le terme synode signifie littéralement à « un chemin commun » pour réfléchir et intensifier la manière dont nous vivons notre baptême. Trois mots-clés nous sont donnés par le saint Père : participationcommunionmission. Interrogeons-nous sur chacun d’eux, pour discerner à quoi nous sommes appelés et où nous en sommes, dans la participation à la vie de trinitaire comme au quotidien de notre paroisse, dans la communion fraternelle concrète et accueillante ainsi que dans la prière et l’amitié avec le Seigneur, dans la mission de témoigner de la joie de l’Evangile auprès de tous et spécialement de ceux qui ne connaissent pas le Christ. Belle et sainte année 2022, qu’elle soit audacieuse et lumineuse !

Père Jean-Baptiste Arnaud, curé