Nazareth : Ecole de vie chrétienne

Ce n’est qu’en 1921 que la fête de la sainte Famille a été étendue à l’Eglise universelle, par Pie XI, dans un contexte politique très particulier où les législations civiles commençaient à attaquer la conception « traditionnelle » de la famille, avec notamment la multiplication des lois rendant le divorce plus facile. Mais les racines de cette fête sont plus anciennes : elle a fortement marqué l’Ecole française de spiritualité au XVIIe siècle, avec une perception beaucoup plus spirituelle : la sainte Famille était alors envisagée comme un lieu privilégié de contemplation de la merveille de l’Incarnation du Verbe de Dieu, homme parmi les hommes. 

Cette dualité de la fête demeure, et la difficulté de faire, trop vite, de cette famille si particulière un modèle pour les familles chrétiennes….surtout si on prend en compte les nombreuses paroles évangéliques par lesquelles Jésus dénonce les situations où l’attachement, par ailleurs légitime, à la famille tend à prendre la place du service de Dieu et du prochain.  

Et pourtant nous pressentons tous que la sainte Famille a beaucoup de choses à nous dire, aujourd’hui encore :

– par l’attitude de ces parents d’exception que sont Marie, modèle d’écoute et de contemplation et de Joseph, modèle de justice et de droiture ;

– par l’émerveillement que nous devons probablement retrouver devant l’humilité de Dieu qui a voulu partager, trente années durant, l’humble quotidien d’une famille humaine. Le pape Paul VI, dans une homélie prononcée à Nazareth, parle de la triple leçon de silence, de vie familiale et de travail de la vie cachée de Jésus à Nazareth, ce qu’il appelle l’Ecole de Nazareth.

En ces temps bruyants, troublés, instables nous avons tout à gagner à nous mettre, à notre tour, l’école, l’humble et profonde Ecole de Nazareth.

Père Gilles DROUIN