« Accueillir un enfant »

Un petit enfant est en train de faire un bon dessin. Son institutrice s’approche de lui, et demande : Que dessines-tu ? Et l’enfant lui répond : Je suis en train de dessiner Dieu ! L’institutrice est un peu étonné et lui dit : Mais personne ne sait à quoi ressemble Dieu ? Mais l’enfant poursuit : Je le sais, et quand j’aurais fini mon dessin, tout le monde le sera ! Ce petit récit permet de bien rentrer dans l’intelligence de notre page d’évangile, notamment cette phrase qui conclut le texte : Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. Si nous voulons savoir à quoi ressemble Dieu ; si nous voulons mettre un visage sur Dieu, il suffit de regarder un enfant (en particulier un petit bébé), et alors nous pourrons mieux saisir qui est Dieu ; quel est son visage. 

Accueillir un enfant, c’est lui accorder toute la place, toute l’attention et l’aide necessaire. Accueillir un enfant, cela veut dire certainement aussi, accueillir celui que nous avons été autrefois ; c’est retrouver cet enfant que nous avons été, et que peut-être que nous avons perdu de vue. Car, lorsqu’on grandit, malheureusement, on se prend parfois trop au sérieux. Pablo Picasso faisait cette remarque : Il m’a fallu toute une vie pour apprendre à dessiner comme un enfant. Picasso a dû faire l’effort pour apprendre à dire des choses très importantes avec un minimum de moyens. Accueillir un enfant, c’est savoir aussi se situer correctement par rapport à Dieu ; apprendre à nous tourner vers Lui ; à tout recevoir de Lui, et non pas à vouloir tout contrôler !

P. Ovidiu ROBU