Aimer Dieu et aimer son prochain

Aimer Dieu et aimer son prochain, indissociablement, d’un même mouvement : voilà pour Jésus le plus grand des commandements, celui dont il dira qu’il résume la Loi et les Prophètes. Il faut prendre au sérieux ce qui n’est pas un double commandement mais les deux faces, indissociables, d’un diptyque, que Jésus d’ailleurs réunit à partir de « lieux » scripturaires différents : Le Décalogue et le Lévitique. Aimer Dieu sans aimer son prochain est un mensonge, rien de moins. Réciproquement, aimer son prochain sans aimer Dieu relève dans la logique biblique d’une impossibilité. Il nous faut tenir les deux dimensions, la verticale et l’horizontale, définitivement reliées depuis que Jésus a étendu, par amour, les bras sur la Croix. En saint Jean Jésus ramène ces deux dimensions du Grand commandement de l’amour à une seule dans une formule encore plus ramassée : Aimez-vous les uns les autres comme moi, je vous ai aimé. Aimer son prochain comme Lui Jésus nous a aimé. Qu’on ne s’y trompe pas dans cette formule johannique, la dimension verticale, celle de l’amour de Dieu, n’est pas absorbée par la dimension horizontale, comme le ferait un humanisme sans référence à toute transcendance explicite car en Jésus, vrai Dieu et vrai homme, l’amour de Dieu et l’amour des hommes se rejoignent, définitivement. On n’est plus dans un équilibre, toujours instable et difficile à tenir, entre les dimensions caritative et divine de l’agapè chrétienne mais dans leur intégration parfaite dans la personne unique du Fils. Contemplons donc, sans nous lasser, le Christ, le Christ en Croix, et apprenons de cette école unique qui et comment aimer si nous voulons vraiment prendre au sérieux le Grand commandement de l’amour.

Père Gilles Drouin