« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Ecriture »

Cette phrase constitue sans doute l’homélie la plus brève de l’histoire, et sans doute la plus percutante, prononcée par le Verbe de Dieu fait chair. Elle nous invite à un acte de foi : croyons-nous en l’efficacité de la Parole de Dieu aujourd’hui, ici et maintenant ? « Ceci est mon corps livré pour vous », « Je te pardonne tous tes péchés », « La joie du Seigneur est notre rempart », « Vous êtes le corps du Christ » … : en quoi ces paroles s’accomplissent pour nous aujourd’hui ? Avec Jésus nous voulons « ouvrir le livre » des Ecritures saintes, afin de le comprendre, de nous l’expliquer mutuellement, comme déjà à l’époque du prophète Néhémie, et d’y répondre d’une voix forte : « Amen, amen », ce qui signifie : « C’est solide, j’y crois ». C’est ce que veut faire saint Luc en écrivant son Evangile. Nous le suivrons pas à pas tout au long de cette année le dimanche à la messe dans la liturgie de la Parole si précieuse et nourrissante. Et si nous décidions, en ce dimanche de la Parole de Dieu, de garder l’Evangile de saint Luc ouvert chez nous pour le lire semaine après semaine, jour après jour, comme dans un lent goutte-à-goutte et nous laisser transformer par cette Parole vivante ?

Aujourd’hui c’est-à-dire dimanche, ce passage de l’Ecriture s’accomplit pour nous donner de goûter la joie de ce jour consacré au Seigneur. Comment vivons-nous ce premier jour de la semaine ? Comme une source pour nos actions, nos rencontres, notre travail ? Nos vallées de larmes, émus et désolés à la fois, comme les pleurs du peuple qui entend à nouveau la loi dans le livre de Néhémie, sont un appel à la conversion, à la consolation, que nous recevons les uns des autres afin de la transmettre et de la répandre. La loi du Seigneur redonne vie. Le Seigneur nous a consacrés par l’onction du baptême. Il nous a envoyés porter la Bonne nouvelles aux pauvres. La joie du dimanche est contagieuse, elle se partage autour d’un repas, elle grandit par la charité vécue avec ceux qui sont affligés. En prenant soin les uns des autres nous grandissons dans la conscience heureuse de former un seul corps, une seule famille, paroissiale, ecclésiale, chrétienne, humaine. En cette semaine où nous prions plus intensément pour l’unité des chrétiens nous voulons croire que cette parole s’accomplit aujourd’hui : « Nous avons été baptisés pour former un seul corps ». Et nous voulons contribuer à ce que ce passage de l’Ecriture, comme chaque page de la Bible, s’accomplisse un peu plus chaque jour.

Père Jean-Baptiste Arnaud, curé