“Dieu a tant aimé le monde”

« Dieu a tant aimé le monde… » (Jn 3). C’est à l’écoute de cette parole de l’évangile choisie par l’Église pour cette fête de la Sainte Trinité que nous marchons ce samedi sur les pas de Saint-Louis vers l’Abbaye de Royaumont, en méditant aussi l’Épître à Philémon, sorte de testament spirituel de saint Paul pour une communauté. L’amour qui unit le Père, le Fils et le Saint-Esprit en Dieu Trinité se diffuse, se répand, sur nous, en nous, entre nous. Nous sommes unis les uns aux autres par ce même lien d’amour. L’amitié avec le Seigneur et l’amitié les uns avec les autres : quel cadeau nous est donné de pouvoir le vivre dans notre paroisse et notre quartier ! 

« …qu’il a donné son Fils unique… ». Les enfants qui reçoivent le corps de Jésus ce dimanche pour la première fois sont le signe vivant de cette grâce imméritée qui nous est faite de pouvoir communier à cet amour, communier au Corps du Christ, en devenant ce Corps. Le Corps du Christ est autant (et d’abord) présent dans l’assemblée appelée par le Père, unifiée par l’Esprit, que sur l’autel où le Fils est offert en sacrifice pour le salut du monde. Le Corps du Christ c’est l’Église, qui célèbre l’Eucharistie, et qui devient ce qu’elle est en célébrant l’Eucharistie. Selon une formule célèbre du cardinal de Lubac : « L’Église fait l’Eucharistie et l’Eucharistie fait l’Église ».

« …afin que quiconque croit en lui ne se perde pas ». En célébrant la fête de la Sainte Trinité et les premières communions nous sommes invités à un acte de foi. Nous disons le Credo dimanche après dimanche. Nous disons Amen aux paroles et aux gestes qui nous établissent dans la communion avec Dieu et entre nous. Nous en sommes rendus capables car le Seigneur est « Dieu tendre et miséricordieux », il « daigne marcher au milieu de nous » comme il le révèle déjà à Moïse et au « peuple à la nuque raide » (Ex 34). L’enjeu de cette réponse de foi est d’être transformé de l’intérieur et dans un agir nouveau, d’entrer dans le salut que Dieu nous offre, dans la vie éternelle déjà inaugurée ici-bas, pour nous et pour le monde entier : de tout cœur, « vivez en paix » (2 Co 13), et bénissez le Seigneur (Dn 3) !

père Jean-Baptiste Arnaud, curé