Effata !

A l’heure où nous reprenons pour beaucoup nos activités, paroissiales, scolaires, professionnelles, amicales, ce petit mot Effata est prononcé par Jésus en araméen et rapporté par l’évangéliste saint Marc dans la langue originale pour en souligner l’importance et la puissance. Cette parole nous l’avons reçue comme un don et comme une mission sur nos oreilles et sur nos lèvres le jour de notre baptême : « Effata, c’est-à-dire ‘ouvre-toi’. Que le Seigneur te donne d’écouter sa parole et de proclamer la foi pour la louange et la gloire de Dieu le Père ». Au début de cette année le Seigneur vivant nous guérit de tout ce qui nous empêche d’écouter sa parole et de la transmettre. Il nous confirme dans notre vocation baptismale de disciples missionnaires.

Oui, à Saint-Louis en l’Ile, comme dans chacune de nos existences, nous voulons que l’Evangile devienne notre langue maternelle. Pour cela nous prenons le temps de l’accueillir, non seulement avec notre intelligence mais aussi avec notre cœur et notre corps, afin d’être créés à nouveau par la salive et le souffle de Jésus, en étant touchés par la présence réelle de son corps, dans l’Eucharistie, dans l’Eglise, dans nos frères et sœurs, tout spécialement les plus vulnérables, isolés, oubliés. La prière personnelle ou en famille, la plus humble et balbutiante, en lisant l’Evangile du dimanche suivant à la maison, ou en explorant à la paroisse l’Evangile selon saint Luc le mardi soir avec Dei Verbum, sont autant de lieux privilégiés pour vivre cette rencontre personnelle, à l’écart, dans le secret, et pour nous laisser imprégner de cette parole qui devient la nôtre, qui fait de nous des paroles vivantes pour le monde.

En nous laissant ainsi former par la parole agissante de Jésus nous recevons aussi cette mission d’annoncer cette bonne nouvelle du pardon et de la paix. Nous recevons pour nous cette consigne du prophète Isaïe alors que tout semble s’effondrer : « Dites aux gens qui s’affolent : ‘Soyez forts ne craignez pas’ ». Par notre baptême nous sommes des consolateurs. Et nous entrons dans le regard même de Dieu, qui n’a « aucune partialité envers les personnes » dit saint Jacques. La parole de Dieu nous rend attentifs les uns aux autres. Nous sommes choisis pour être les témoins de cette joie de croire non pas à cause de nos mérites mais parce que nous sommes pauvres et petits. Notre gratitude envers Dieu pour ce choix convertit notre regard pour nous ajuster au sien et veiller de manière préférentielle sur ceux qui sont pauvres, fragiles, malades, désespérés. De tout cœur ou en tremblant nous pouvons chanter ou murmurer le refrain du psaume de ce dimanche : « Je veux louer le Seigneur tant que je vis ». Bonne rentrée !

Père Jean-Baptiste Arnaud, curé