« Jésus posa son regard sur lui »

« Jésus posa son regard sur lui ». Comme Pierre au bord du Jourdain, à la dixième heure, les séminaristes et les prêtres de Saint-Louis en l’Ile peuvent sans doute dire le jour et le lieu où le Seigneur a posé son regard sur eux, l’heure précise où ils ont entendu que le Seigneur les appelait à tout quitter pour le suivre. A tous les baptisés il est donné de reconnaître ce regard d’amour posé sur eux par le Christ, cet appel adressé par Dieu. Certains se disent peut-être que personne ne les appelés… Chaque matin lorsque nous nous levons, chaque dimanche lorsque nous venons à la messe (ou plus souvent !), chaque fois que nous traçons sur nous le signe de la croix et que nous essayons de prier, dans chaque rencontre vraie et en particulier avec les plus petits et les plus pauvres, nous accueillons cet appel de Dieu et nous y répondons. Vivre est un appel dès le sein de notre mère, le baptême est un appel universel à la sainteté, notre vocation personnelle est un appel singulier, unique.

« Jean le Baptiste (…) posa son regard sur Jésus ». Si nous pouvons entendre cet appel de Dieu et nous laisser toucher par son regard c’est parce que d’autres ont regardé vers Jésus et nous l’ont désigné : « Voici l’Agneau de Dieu ». C’est lui, il donne sa vie pour que vous donniez la vie ! De Jean-Baptiste à Jésus et de Jésus aux Apôtres, l’appel se transmet, le regard s’élargit. Cette chaîne de témoins se poursuit, André appelle son frère Pierre et le conduit à Jésus. Dans nos activités paroissiales, comme dans notre vie professionnelle, amicale, familiale, sociale nous vivons cette « culture de l’appel » : « Venez et vous verrez ». Avec audace et délicatesse nous sommes appelés pour appeler et être appelant ! Pour cela nous nous aidons à déchiffrer la Parole de Dieu et à discerner sa volonté, comme Samuel éclairé par Eli dans le Temple : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ». Nous disons à Dieu notre disponibilité, l’engagement de tout notre être, corps, cœur, esprit, pour être uni à lui. Nous rendons grâce pour la vie, le dynamisme et l’énergie que Dieu insuffle en nos corps, « membres du Christ », « sanctuaire(s) de l’Esprit-Saint », et pour les liens fraternels qui grandissent entre nous. Nos cœurs ne sont pas confinés, notre foi, notre espérance et notre charité ne sont pas sous couvre-feu.                                 

Père Jean-Baptiste ARNAUD, curé