La prière sacerdotale de Jésus

Ces derniers dimanches nous avons médité sur le testament de Jésus. Nous sommes à la veille de la Passion, le Jeudi Saint. Jésus sait ce qui l’attend : il va quitter ses disciples ; il n’a qu’un seul souci : protéger les siens, les garder bien unis entre eux. Trois parties composent cette grande prière du chapitre 17. Jésus prie d’abord pour lui-même (les versets 1 à 8), puis pour les disciples (les versets 9 à19), et termine en priant pour ceux qui croiront en lui, sur la parole des premiers disciples (les versets 20 à 26).


Les commentateurs sont unanimes pour rapprocher notre passage de la prière du grand prêtre le jour du Yom Kippour. On retrouve en effet dans celle-ci ces trois parties. Le grand prêtre, ce jour-là, priait d’abord pour lui-même, puis pour les siens, et enfin, il priait pour le peuple. La célébration avait lieu une fois par an pour que le peuple Israël retrouve sa pureté originelle et sa vocation du peuple élu. C’était certainement la célébration la plus solennelle de l’année.

Jésus fait figure du grand prêtre, celui qui prononce la prière sacerdotale avant de s’offrir lui-même en sacrifice. Aujourd’hui, nous parlons de la 3e et la dernière partie de la prière sacerdotale. Jésus prie pour les générations futures de ses disciples. Ce passage s’ouvre sur l’avenir : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. » Puis, Jésus demande l’unité des disciples entre eux (cela apparait cinq fois dans notre passage). L’unité de l’Église trouve sa source en Dieu ; elle découle de l’unité trinitaire et elle se réalise par le Père, au moyen du Fils et dans l’Esprit Saint. Ce texte est en quelque sorte l’acte de naissance de l’Église. C’est à partir de cette prière sacerdotale que Jésus lui donne d’exister en tant que telle. Jésus se consacre lui-même et consacre l’Église avec cette mission bien particulière d’être un agent de transformation du monde, pour que le monde soit transformé par l’amour de Dieu.

Père Ovidiu Robu