Le fils de Joseph, le fils du Père !

Jésus est dans la synagogue de Nazareth. L’auditoire de Jésus est d’abord émerveillé par les paroles de Jésus, sa façon de prêcher, son charisme, son autorité… Mais peu de temps après, il bascule à l’étonnement, à être surpris, à l’incompréhension et même à l’extrême violence. Comment cela est-il possible ? En fait, ses compatriotes réalisent que ce rabbin dont ils ont entendu parler parce qu’il a fait déjà des miracles à Capharnaüm et dans d’autres cités, n’est finalement à leurs yeux que Jésus de Nazareth. Il a fréquenté leurs enfants, il a joué avec eux sur les places publiques, il a pour parents Marie et Joseph qui sont bien connus dans le village. Alors d’où lui vient cet enseignement nouveau proclamé avec tant d’autorité ? C’est la question qu’ils se posent, après s’être émerveillés de ses paroles. L’évangéliste Luc ne nous dit pas tout ! Nous n’avons pas les réactions de l’assistance explicitement formulées. L’évangéliste se contente de rappeler seulement leur surprise et cette question qu’il se pose entre eux : N’est-ce pas là le fils de Joseph ? 

Jésus perçoit dans son auditoire un manque de foi, une attitude pleine de provocation comme : Montre-nous de quoi tu es capable ? Prouve que tu dis vrai ? Montre-nous des signes ? Nous voulons voir des choses spectaculaires comme tu as fait ailleurs…. Mais Jésus ne vient pas à Nazareth pour montrer son CV, ses notes de recommandation, ses diplômes. Les habitants de Nazareth savent bien qu’il n’a pas fréquenté l’école pour être rabbin, mais qu’il a suivi le même cursus que les habitants de son village. Pourtant son enseignement apporte de la nouveauté parce qu’il est le fils du Père, consubstantiel au Père, uni au Père au plus profond de lui-même du point de vue de son être, de son hypostase. 

Les habitants de Nazareth ne vont pas accueillir le message de Jésus ce jour-là. Sans doute qu’ils font aussi ce raisonnement : Jésus, tu es un habitant de notre village, est-ce que nous ne devrions pas être les premiers bénéficiaires de tes miracles ? Sauf que pour le salut accordé par Dieu il n’y a pas de privilèges. Il est demandé tout simplement de se convertir et de croire à l’Evangile.

                                                                                   P. Ovidiu ROBU