« Tout le monde te cherche »

Quelle joie d’accueillir le Forum Wahou dans notre église ! Ce cri de Pierre et des disciples dans l’évangile de ce dimanche résonne en nos cœurs. « Tout le monde te cherche Seigneur ! », « Heureux les affamés et assoiffés de la justice ». Nos contemporains sont habités par ce désir profond de la vie véritable. Qu’avons-nous à leur proposer ? La beauté et la fragilité de l’amour humain porté, imprégné et guéri par l’amour de Dieu. La joie de vivre l’Evangile, de partager la foi, de témoigner de l’espérance, de prendre soin les uns des autres, de veiller sur les plus vulnérables. Suivons Jésus qui nous entraîne : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Evangile ; car c’est pour cela que je suis sorti ».

Ecoutons le pape François : « Un chrétien, s’il n’est pas révolutionnaire, n’est pas chrétien. Dans l’Évangile, il est beau le passage qui nous raconte que le berger revient et s’aperçoit qu’il lui manque une de ses 99 brebis et part la chercher… Frères et sœurs, mais nous en avons une seule, il nous en manque 99 ! Nous devons demander au Seigneur la générosité, le courage et la patience pour sortir et annoncer l’Évangile. Il est plus facile de rester à la maison avec notre unique brebis, pour la brosser et la caresser, mais nous les prêtres et tous les chrétiens, le Seigneur veut que nous soyons des pasteurs, pas des brosseurs de brebis. Il y a eu beaucoup de révolutionnaires dans l’histoire, mais aucun n’a eu la force de la révolution apportée par Jésus, une révolution qui change en profondeur le cœur de l’homme ».

La foi chrétienne a déjà initié une authentique révolution. Paul proclame que tous, esclaves, homme libres, hommes ou femmes participent à la même dignité de fils de Dieu. A ceux qui pensent que les dieux sont objets de crainte et de soumission, il annonce un Dieu aimant et miséricordieux. Personne n’a jamais parlé de la sorte… C’est parce que le discours des apôtres était révolutionnaire qu’il s’est répandu comme une traînée de poudre. Et c’est parce que le message de l’Eglise n’est plus perçu comme révolutionnaire mais plutôt rétrograde, c’est parce que pour beaucoup il a des airs de déjà vu, voire se résume à un contenu simpliste, ou moralisant, qu’il est devenu inaudible.

L’Évangile nous pousse-t-il à être révolutionnaire ? A sortir de notre zone de confort ? Nous bouscule-t-il ? Ne risquons-nous pas de réduire l’Eglise à un petit cocon où il est bon de se retrouver « entre soi » et l’Évangile à un code de bonne conduite ? Saint Paul nous dit dans la 2ème lecture : « Annoncer l’Evangile ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile !».

Père Jean-Baptiste ARNAUD, curé