Un amour véritable qui vient du cœur

Comme dans l’Évangile de dimanche dernier, les Pharisiens posent une question difficile à Jésus pour le mettre à l’épreuve: « Maître, dans la loi, quel est le grand commandement ? » C’est difficile, parce qu’il y a 613 commandements dans la Torah. Face à cette multitude de préceptes, il est difficile non seulement de les retenir mais aussi de les pratiquer. Mais Jésus leur répond en rappelant juste la prière quotidiennes des juifs qui est le Shema, le crédo d’Israël : «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit» (Dt 6,5) et il rajoute le second : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même» (Lv 19,18). Ces deux commandements se résument dans un mot : aimer. Oui, l’amour de Dieu et l’amour du prochain ont la même importance. Ils résument surtout la multitude des autres commandements (le Décalogue). 

Au milieu des conflits politiques et religieux de son temps, Jésus nous ramène à l’essentiel, vers l’amour véritable. Un amour véritable qui vient du cœur, se prouve non pas par les paroles, mais par l’action. Cependant, qu’est-ce qui importe au Seigneur ? Que nos actions ne soient pas souillées par l’orgueil, l’égoïsme et la sensualité mais qu’elles proviennent d’un cœur pur et aimant. C’est la preuve d’une âme dévouée au Seigneur et à la recherche d’une vie exemplaire pour sa famille et ses voisins. Parler de la charité c’est parler du grand secret par lequel l’Église a révolutionné le monde. L’expansion des communautés chrétiennes montre au monde qu’il est possible d’aimer sans barrières de race, de sexe, de culture ou de statut social. C’est une des contributions les plus nobles du christianisme envers l’humanité.

L’Église a connu un tel succès, c’est grâce au Christ. Lui seul a parfaitement accompli ce grand commandement d’amour. Les souffrances du Christ jusque sur la croix sont la preuve de l’amour personnel de Dieu pour chacun d’entre nous. Dieu prend l’amour au sérieux et c’est pourquoi Il nous commande d’aimer. Ne pas aimer ne fait pas partie du plan de Dieu. Notre vie, notre salut éternel dépendent de notre volonté d’aimer Dieu et notre prochain. «Si vous n’aimez que ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? » (Mt. 5, 46-47). 

Père Joseph Nam NGUYEN