Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde

Vous, c’est-à-dire nous tous, les baptisés, individuellement et communautairement, en Eglise.

Jésus dit : « Vous êtes » et non pas « vous devez être » ce qui signifie qu’être sel et lumière, c’est d’abord un don, gratuit et immérité. Un don et un appel. Pas un appel à devenir sel et lumière par nos propres forces mais à devenir peu à peu ce que nous sommes par grâce !

D’ailleurs l’histoire de l’Eglise montre bien que si elle a été sel et lumière, -et elle l’a été, et elle l’est encore, envers et contre tout-, c’est bien par grâce et jamais quand elle compte sur ses propres forces. On voit le très clairement ces jours-ci encore alors que la lumière commence à se faire dans certains des sous-sols les plus nauséabonds, pourris faute d’être salés du bon sel de l’Evangile de quelques-uns des groupes les plus en vue du catholicisme des dernières décennies ! La lumière et le sel de l’Evangile ne sont décidément pas ceux, clinquants, mondains, du succès, de l’efficacité, du prestige mais la douce lumière du don de soi, la pointe de sel de l’attention aux autres qui donnent relief et goût à la vie. Une Lumière qui n’est que le reflet de celle qui émane du visage de celui qui a dit : Je suis la lumière du monde (Hb 8, 12), un sel qui tire sa force de l’accueil d’une Parole plus incisive qu’un glaive à deux tranchants (Hb 4, 12).

Baptisés, nous sommes de fait sel de la terre et lumière du monde. Alors devenons, résolument, ce que nous sommes par pure grâce sans aucun….ou tellement peu, de mérite de notre part.

Père Gilles Drouin