Découvrir le vrai visage du Christ

Dans l’Évangile de ce quatrième dimanche du temps ordinaire, saint Marc nous présente Jésus en train d’enseigner dans la synagogue de Capharnaüm. Tout le monde « était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité ». En effet, la raison de l’admiration des auditeurs, n’est pas la doctrine mais le maître, non ce qu’on enseigne mais celui qui l’enseigne avec autorité, c’est-à-dire avec un pouvoir légitime et incontestable. Cette autorité vient aussi du fait que Jésus « commande même aux esprits mauvais et qu’ils lui obéissent ». Ici, Jésus communique quelque chose d’inouï. Un enseignement nouveau. Il s’agit de la présence du royaume de Dieu et de sa présence inauguré dans le mystère même du Christ. Il guérit les malades, il commande aux esprits mauvais. 

Jésus est un homme comme nous. Il a connu la fatigue, la faim et la soif. Mais comment un homme peut-il dire au paralytique « mon enfant tes péchés sont remis » (Mc 2,5). Et le scandale va arriver de la parenté de Jésus et des foules. Nous devons découvrir le visage de Jésus qui renvoie à lui-même : « Je suis le chemin, la vie et la vérité » (Jn 14,6). Aujourd’hui, nous sommes invités à lire l’Évangile dans son entier, à nous imprégner de l’Évangile pour découvrir non seulement le mystère de Dieu mais aussi le vrai visage du Christ. Le contempler, le regarder, nous laisser former et guérir par lui. Oui, le Christ provoque beaucoup d’étonnement : il guérit la paralytique, il guérit l’homme à la main desséchée. Le Christ provoque pour que nous pénétrions dans l’amour de Dieu et l’amour du prochain. 

L’attitude du Christ à l’égard des malades est pour nous un appel à apporter aujourd’hui un soulagement physique et un réconfort spirituel à nos frères et sœurs qui souffrent. Aussi, tous les chrétiens ont à cœur de participer à ce service de charité mutuelle, à travers de diverses formes : prière de la foi et de l’espérance, présence fraternelle et affection portée aux malades. Ainsi, nous pouvons reconnaître le vrai visage de Dieu qui s’est révélé à l’homme en devenant solidaire de lui jusque dans la souffrance. 

P. Joseph Van Nam NGUYEN 

Recevoir la Parole de Dieu dans son cœur

Dieu appelle Adam en lui disant « où es-tu ? » (Genèse 3,9), Il le cherche et veut dialoguer avec lui. Toute la Bible depuis le commencement de la Genèse raconte la recherche de l’homme par Dieu. C’est ce que le rabbin Abraham Joshua Heschel enseigne dans son beau livre Dieu à la recherche de l’homme. Par notre foi chrétienne nous savons que Jésus est « l’image du Dieu invisible » (Col 1, 15) et que quand Jésus appelle c’est Dieu qui appelle.

Si nous lisons les évangiles comme on lit une lettre d’un de nos ancêtres, une lettre qui parle de sa vie, de ses préoccupations, de ses valeurs, nous constatons que peu à peu nous commençons à mieux le connaître et nous entrons dans son monde. C’est un peu comme si il nous parlait personnellement. 

Alors pourquoi ne pas faire la même chose avec la lecture des évangiles. Goûtons comment Jésus agit devant ses contemporains, sa compassion pour ceux qui souffrent, son souci pour les petits du monde, sa capacité de voir l’essentiel, sa fidélité à son Père Céleste, sa prière, son courage, … Laissons-le nous saisir. « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Apocalypse 3, 20)

Ce travail d’ouverture de nos cœurs, n’est pas un travail scolaire, ni intellectuel, ni un travail d’érudition mais un accueil, une ouverture intime à la vie de Jésus. Ouvrons la porte de nos cœurs, soyons présents au rendez-vous, essayons de le connaître par notre propre expérience, construisons avec lui un rapport d‘amitié, apprenons à l’aimer.

Robert Mc Keon, diacre

« Jésus posa son regard sur lui »

« Jésus posa son regard sur lui ». Comme Pierre au bord du Jourdain, à la dixième heure, les séminaristes et les prêtres de Saint-Louis en l’Ile peuvent sans doute dire le jour et le lieu où le Seigneur a posé son regard sur eux, l’heure précise où ils ont entendu que le Seigneur les appelait à tout quitter pour le suivre. A tous les baptisés il est donné de reconnaître ce regard d’amour posé sur eux par le Christ, cet appel adressé par Dieu. Certains se disent peut-être que personne ne les appelés… Chaque matin lorsque nous nous levons, chaque dimanche lorsque nous venons à la messe (ou plus souvent !), chaque fois que nous traçons sur nous le signe de la croix et que nous essayons de prier, dans chaque rencontre vraie et en particulier avec les plus petits et les plus pauvres, nous accueillons cet appel de Dieu et nous y répondons. Vivre est un appel dès le sein de notre mère, le baptême est un appel universel à la sainteté, notre vocation personnelle est un appel singulier, unique.

« Jean le Baptiste (…) posa son regard sur Jésus ». Si nous pouvons entendre cet appel de Dieu et nous laisser toucher par son regard c’est parce que d’autres ont regardé vers Jésus et nous l’ont désigné : « Voici l’Agneau de Dieu ». C’est lui, il donne sa vie pour que vous donniez la vie ! De Jean-Baptiste à Jésus et de Jésus aux Apôtres, l’appel se transmet, le regard s’élargit. Cette chaîne de témoins se poursuit, André appelle son frère Pierre et le conduit à Jésus. Dans nos activités paroissiales, comme dans notre vie professionnelle, amicale, familiale, sociale nous vivons cette « culture de l’appel » : « Venez et vous verrez ». Avec audace et délicatesse nous sommes appelés pour appeler et être appelant ! Pour cela nous nous aidons à déchiffrer la Parole de Dieu et à discerner sa volonté, comme Samuel éclairé par Eli dans le Temple : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ». Nous disons à Dieu notre disponibilité, l’engagement de tout notre être, corps, cœur, esprit, pour être uni à lui. Nous rendons grâce pour la vie, le dynamisme et l’énergie que Dieu insuffle en nos corps, « membres du Christ », « sanctuaire(s) de l’Esprit-Saint », et pour les liens fraternels qui grandissent entre nous. Nos cœurs ne sont pas confinés, notre foi, notre espérance et notre charité ne sont pas sous couvre-feu.                                 

Père Jean-Baptiste ARNAUD, curé

“La mer voit et s’enfuit, le Jourdain retourne en arrière… » (Ps 113, 3)

  Ne croyons pas qu’en quelques jours près de 30 ans ont passé ! Le baptême du Seigneur que nous célébrons aujourd’hui relève tout autant de la joie de Noël en ce qu’il est, lui aussi, une épiphanie, c’est-à-dire une manifestation aux yeux du monde, de l’identité profonde de l’Enfant de la crèche. 

  En ce jour dans le Jourdain resplendit ce qui semblait voilé dans la mangeoire de la crèche : Jésus est envoyé par Dieu, Il est son Fils bien-aimé en qui le Père trouve sa joie. Et le psaume 113 le prophétisait si bien : oui, aujourd’hui, le Jourdain accueillant son Créateur, “retourne en arrière”, il remonte son cours parce qu’une nouvelle source lui est offerte, à qui il laisse toute la place. C’est la source du Salut qui vient du Ciel, l’Esprit Saint, qui descend sous la forme d’une colombe venant inonder le cours de notre existence. 

  Par ce baptême, la mission de Jean s’arrête et le baptême dans l’Esprit, qu’il proclamait plein d’espérance, est annoncé comme imminent par Jésus Lui-même ! Alors profitons de ce jour béni pour commémorer notre propre baptême, ou réfléchir à notre futur baptême si nous sommes en chemin. C’est aussi pour nous, lors du baptême, que Dieu prononce ces mots : « tu es mon fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » Qu’il est beau pour des chrétiens d’en connaitre la date. C’est donc le jour où jamais d’enquêter ! 

                                                                                      Père François BOUCHARD

Sainte Geneviève – patronne de Paris

Le diocèse de Paris continue aussi cette année 2021 de célébrer le 1600e anniversaire de la naissance de Geneviève ! En effet, en raison de la crise sanitaire il y a la prolongation de l’Année sainte Geneviève jusqu’au jour du 9 octobre 2021.

Dans l’histoire de France, nous découvrons cette femme nommée Geneviève, qui par sa persévérance a évité la destruction de Lutèce. Sa vie reste ancrée dans l’histoire de France et de Paris, malgré les nombreuses légendes qui couvrent sa vie. D’ailleurs sa vie a été écrite moins de vingt ans après sa mort, demeurant une base historique fiable.

Geneviève est née à Nanterre, près de Paris, vers 425. Elle a six ou sept ans lorsque saint Germain, évêque d’Auxerre, lui prédit sa vocation particulière. « Heureux êtes-vous d’avoir donné le jour à cette enfant, dit-il aux parents ; elle sera grande devant le Seigneur qui en fera son instrument pour la conversion et le salut d’un grand nombre ». A quinze ans, Geneviève va se présenter à Felix, l’évêque de Paris, qui lui donne le voile des vierges et reçoit sa profession religieuse. L’adolescente perd ses parents peu de temps après et, recueillie par sa marraine, à Paris, mène la vie non cloîtré des femmes consacrées de ce temps. Toute sa vie Geneviève est favorisée de dons particuliers, comme de lire dans les cœurs, guérir les corps et les esprits… mais elle sait que cela ne constitue pas la vie chrétienne, et elle s’applique à vivre surtout de l’Evangile, de l’amour de Dieu et du prochain. Femme intelligente et efficace, elle est la providence du petit peuple de Paris. Misères privées et malheurs publics la trouvent toujours prête à intervenir. En 451, lorsque les Huns menacent la ville, après avoir anéanti Metz, elle exhorte les Parisiens à ne pas fuir, les persuade même de l’utilité de la prière et du jeûne pour obtenir le secours de Dieu. Le résultat est inespéré : Attila change aussitôt de cap, se rabat sur la Loire et subit une telle défaite aux Champs catalauniques qu’il quitte définitivement la Gaule. Geneviève n’a cessé de protéger les Parisiens. Elle a évité la famine en organisant les secours. Par voie d’eau (la Seine et l’Aube), les routes n’étant pas sûres, elle va chercher des vivres en Champagne à la tête d’une vraie flottille. La mort de Geneviève intervient un 3 janvier, entre 510 et 512. Les Parisiens se sont emparés d’elle comme un modèle héroïque. L’Eglise l’a déclarée Sainte Patronne de la ville de Paris. Du haut des cieux, elle continue toujours à veiller sur la ville de Paris pour la protéger et la sauver de tous les dangers possibles ! Sainte Geneviève – continue de priez pour nous. Amen !    

P. Ovidiu ROBU

Dieu vient rencontrer nos familles

En ce dimanche de fête, il nous est donné de contempler d’abord la Sainte Famille comme beaucoup d’autres familles juives, pieuses et fidèles à pratiquer la Loi divine. Marie et Joseph apparaissent souvent à l’arrière-plan, dans une pénombre remplie de fidélité au Seigneur et de tendresse pour l’Enfant Jésus. Leur présence discrète contribua à la manifestation du Fils de Dieu venu dans la chair: « Notre Dieu est apparu sur la terre ; il a vécu parmi les hommes » (Baruc 3,38). 

La Sainte Famille est aussi présentée comme le modèle de la famille chrétienne. Il y a dans la vie de Joseph et de Marie plusieurs rencontres étonnantes et extraordinaires. Cependant, ils sont restés pauvres et simples, et obéissants à la foi de leur peuple. Oui, c’est dans notre vie de tous les jours que nous pouvons vivre avec profondeur notre foi, et laisser Dieu venir rencontrer nos familles dans le silence et la simplicité. Notre vie ne prend pas son sens dans les choses extraordinaires qui peuvent nous arriver, bien qu’elles puissent nous aider. Mais comme Joseph et Marie regardant l’Enfant Jésus à Nazareth, il est important de voir l’extraordinaire dans l’ordinaire, de rendre, par notre foi et notre amour, les choses ordinaires extraordinaires.

En ce jour de fête, prions la Sainte Famille pour toutes les familles, surtout pour les  familles en difficulté, afin qu’elles soient des lieux d’amour et de communion : 

« Jésus, Marie et Joseph, en vous nous contemplons la splendeur de l’amour véritable, 
à vous, nous nous adressons avec confiance. 

Sainte Famille de Nazareth, fais aussi de nos familles des lieux de communion et des cénacles de prière, des écoles authentiques de l’Évangile et des petites Églises domestiques. 

Sainte Famille de Nazareth, que jamais plus dans les familles on fasse l’expérience 
de la violence, de la fermeture et de la division : que quiconque a été blessé ou scandalisé, connaisse rapidement consolation et guérison. 

Sainte Famille de Nazareth, (…) puisse réveiller en tous la conscience du caractère sacré et inviolable de la famille, sa beauté dans le projet de Dieu. Jésus, Marie et Joseph, écoutez-nous, exaucez notre prière » (La prière du Pape FRANÇOIS en la fête de la Sainte Famille de Nazareth en 2013).

Père Joseph Van Nam NGUYEN

« L’obéissance de la foi. » (Rm 16, 26)

Ne croyez pas qu’il s’agisse d’obéir à des lois dictées par la foi, mais croyez plutôt qu’il faut écouter Jésus Christ avec le cœur. Pour saint Paul le salut ne vient que de Jésus Christ. Ce n’est ni par nos efforts ni par les lois de l’Ancien Testament que nous sommes sauvés. Bien sûr les efforts ne sont pas sans valeur, car ils expriment notre gratitude et notre amour pour notre Sauveur. Pourtant c’estune rencontre personnelle dans nos cœurs avec Jésus Christ lui-même qui donne le salut. Saint Paul place l’expression « l’obéissance de la foi » tout au début et à la fin de la lettre aux Romains, elle encadre toute la lettre et fonctionne comme un leitmotiv. Obéir veut dire tout simplement se tourner vers, prêter l’oreille à Jésus, faire ce qu’il attend de nous. C’est pour cela que le Pape François souligne l’importance d’une relation personnelle avec Jésus : « qu’elle soit nourrie de la Parole de Dieu et par une vie de prière. »

Notre écoute devient d’autant plus juste qu’elle augmente la capacité de notre cœur à aimer le prochain autant que nous nous aimons nous-mêmes et même plus. Cette tâche difficile semble être contre nature car elle nous oblige à ne plus nous centrer sur nous-mêmes, sur nos propres intérêts mais à déplacer nos soucis et notre attention vers les autres. Ceci nous pousse à découvrir notre faiblesse car nous réalisons que nous dépendons les uns des autres pour vivre. Sans les autres nous sommes sans défense contre les forces hostiles, un peu comme un nageur perdu au milieu de l’océan, inévitablement il finirait par se noyer. Déplacer le centre de notre cœur est à la fois une exigence de survie et de salut. Jésus connait nos faiblesses, il ne nous demande pas de renoncer à notre nature, mais à reconnaître nos limites en demandant son aide et son amour. Par notre prière et notre écoute, il soutiendra notre effort à sortir de nous-mêmes pour recevoir le salut.

Jésus, je veux t’écouter, aide-moi à le faire vraiment. 
Merci, je te rends grâce,

Robert Mc Keon, diacre

Le dimanche de la joie

L’antienne d’ouverture de la messe est la suivante : « Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche ». Et dans la deuxième lecture de ce dimanche, saint Paul s’adresse aux Thessaloniciens ainsi : « Frères, soyez toujours dans la joie ». Saint Jean Paul II, lors de son angélus du 3e dimanche de l’Avent en 2003 affirmait : « Savoir que Dieu est proche, attentif et plein de compassion, non indifférent, qu’il est un père miséricordieux qui s’intéresse à nous dans le respect de notre liberté, est motif d’une joie profonde que les aléas du quotidien ne peuvent atténuer ».

Alors que la couleur liturgique de l’Avent est le violet, la joie particulière de ce dimanche peut se visualiser par la couleur rose. Les prêtres ont la possibilité de célébrer la messe vêtus d’une chasuble rose. La couronne de l’Avent peut inclure une bougie rose qui s’allume précisément en ce troisième dimanche. Nous avons, en effet, l’occasion deux fois dans l’année de faire valoir la couleur rose lors des célébrations : aujourd’hui, dit aussi le dimanche de « gaudete » et le 4edimanche de Carême, dit aussi le dimanche de « laetare ». Dans les deux cas, l’Eglise fait entrevoir la joie qui se prépare : la Nativité, et notamment la Résurrection du Christ. L’Eglise nous invite aussi à faire une pause pour reprendre souffle jusqu’à la grande fête de Noel. Nous sommes dans l’attente joyeuse de la célébration annuelle de la naissance de Jésus, venu de Dieu en notre chair, pour nous sauver et refaire notre ressemblance divine. Le rose est la couleur de l’aurore. Cela est visible d’une manière surprenante dans le désert : alors que la nuit noire enveloppe pratiquement tout, à l’horizon se dessine une couleur rosée qui se répand, annonçant la venue d’une lumière éblouissante. 

Cette lumière hors norme est le symbole de Jésus Christ qui est déjà venu, qui reviendra, et qui vient à Noel pour nous donner sa joie, et pas une quelconque joie, mais plus précisément une joie parfaite. C’est vraiment son désir profond lorsqu’il dit : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite » (Jn 15,11). Pour nous, les chrétiens, la joie parfaite, la joie profonde a un nom – c’est Jésus ! C’est Lui qui désire venir nous accompagner tout au long de notre vie sur le chemin de la vraie joie.                           

P. Ovidiu ROBU    

« Préparez les chemins du Seigneur »

L’Église nous donne en ce deuxième dimanche de l’Avent, des textes de l’Écriture qui nous mettent dans un climat de fête et de joie. Ceux-ci nous rappellent tout de suite la joie que le Seigneur nous donnera quand il nous quittera pour aller vers son Père. Dans le livre d’Isaïe, il y a un appel à dépasser tout ce qui est négatif pour retrouver la splendeur du mystère de Dieu. « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est expié » (Is 40,1). Oui, le temps de l’Avent n’est pas un temps de tristesse mais un temps de joie qui s’ouvre sur la fête de Noël et le retour du Christ qui mettra en pleine lumière, la gloire de Dieu au cœur du monde, comme nous l’annonce Isaïe : « Alors se révélera la gloire du Seigneur, et tout être de chair verra que la bouche du Seigneur a parlé » (Is 40,5).

Il faut donc que notre joie soit vivante et qu’elle se développe constamment. Cette joie est personnifiée par Jean Baptiste qui proclame un baptême de conversion. Conversion et joie vont ensemble. La conversion consiste à retourner son cœur comme un gant pour pouvoir, comme nous dit saint Marc : « Préparez les chemins du Seigneur et rendez droits ses sentiers ». Cette invitation est un appel à répondre au salut que le Seigneur vient nous apporter. Car si tout nous est donné merveilleusement par le Seigneur, il nous est demandé d’engager le tout de nos êtres, le tout de nos possibilités, afin d’être habités par Dieu qui va nous remplir de l’Esprit Saint, pour nous purifier. Et là, nous n’avons qu’à nous laisser faire et accueillir le don de Dieu. 

En ce temps de l’Avent, n’ayons pas peur de prendre les moyens proposés par l’Église (la messe, la méditation sur la Parole de Dieu, le service des autres, etc.), afin de nous préparer, dans la mesure du possible, notre cœur pour accueillir le Seigneur qui vient. Ce temps de grâce est merveilleux pour nous amener à vouloir redresser nos routes. Laissons Seigneur abaisser nos montagnes d’orgueil et combler les abîmes de notre faiblesse de sa Parole et de son Esprit.

Père Joseph Van Nam NGUYEN

1er DIMANCHE DE L’AVENT

C’est à l’heure d’écrire ces mots que nous apprenons le maintien de l’incompréhensible jauge de 30 fidèles autorisés à participer à l’eucharistie. Choqués et déçus à juste titre, ce serait cependant nous infliger une double peine que de laisser notre colère ternir notre entrée en Avent. 

Le Seigneur nous invite dans l’Évangile à rester éveillés. Ce temps de préparation à Noël doit être pour nous ce temps de veille, non dans l’activisme mais dans la vigilance. Certes, nous connaissons la date de cette première venue du Christ dans notre monde, et pourtant, de mon retour, « vous ne savez pas quand ce sera le moment » nous dit Jésus. Comme bien souvent, ces semaines qui nous préparent à Noël vont passer très vite. Peut-être serons-nous une fois encore surpris lorsqu’il ne restera que quelques jours. Il y a tant de travail à faire en nos âmes cependant ! Ne gâchons pas ce temps de l’Avent. Attachons-nous à purifier nos cœurs pour y accueillir le Sauveur. C’est cela être vigilant : ne pas perdre de temps. Travaillons sur nous-mêmes pour être prêts dans quatre semaines, mais avec le zèle de ceux qui connaitraient l’imminence du retour du Sauveur.  

Méditons pour cela, en ce début d’Avent, la belle prière d’ouverture de la messe de ce dimanche : « Donne à tes fidèles, Dieu tout-puissant, d’aller avec courage sur les chemins de la justice à la rencontre du Seigneur, pour qu’ils soient appelés, lors du Jugement, à entrer en possession du Royaume des cieux. Amen »

Père François BOUCHARD