Ce temps de Noël est celui où l’enfant Jésus, comme tout enfant, grandit dans la crèche. C’est un immense signe d’espoir. L’espoir que cet enfant en grandissant nous donnera tout ce qu’il est venu donner et arrivera à sa propre Gloire. C’est pour nous aujourd’hui un appel à nous convertir à l’espérance. D’abord l’appel à voir en tout enfant conçu un signe d’espérance, le signe que sa vie sera un don pour lui, pour ses parents, pour le monde. Récemment, quelqu’un me disait que puisque l’Église combat fermement l’avortement, elle choisit l’enfant contre la mère. C’est absurde. L’embryon, le nourrisson, ne peut pas survivre sans sa mère. Défendre la vie, c’est exiger que partout la femme enceinte soit accueillie comme une grâce, que toute famille trouve une Égypte où se protéger des tueurs d’Hérode. Cela doit commencer dans nos familles. Se convertir à l’espoir c’est aussi adopter l’espoir collectif. Notre monde trouvera des solutions contre la guerre, la pollution, les pandémies, que sais-je. 

Croire en Dieu c’est croire en l’homme puisque Dieu s’est fait homme. Enfin, retrouver l’espoir, c’est aussi retrouver l’espoir en soi. Nos échecs, nos blessures, nos péchés, peuvent nous faire perdre espoir en nous-mêmes. Incapables de tenir la barre que notre monde place si haut, nous nous regardons comme des déchets. Mais c’est en moi aussi, en moi tel que je suis, que Jésus vient grandir. Et il me mobilise dans son plan de salut, pour moi, pour ceux que j’aime, pour le monde. 

Tous mes vœux ! 

père Matthieu Villemot, vicaire

Noël vous prend par surprise

La fête vous arrive avant même que vous ayez pu l’apercevoir. Les vacances à peine finies, les enfants à peine entrés en classe, vous franchissez le pont de la Toussaint pour vous précipiter sur celui du 11 novembre. Le temps de vous en remettre, voilà déjà décembre. Trop tard pour vous organiser sérieusement en vue des réveillons à venir. Et pour peu que vous n’ayez pas pu faire à temps vos achats de cadeaux, vous voilà dans la presse du 24 décembre qui, hélas, tombe immanquablement la veille du 25. Et pourtant les commerçants vous avaient prévenus : c’est Noël ! Décidément, Noël vous prend par surprise.

Et puis, il y a de l’étrange dans cette fête de Noël. Sapins et neige synthétique, Père Noël, traîneaux et cadeaux, Mon beau sapin, Ô douce nuit, foire aux santons, réveillon, foie gras et champagne, fête et solitude… Que se cache-t-il derrière tout cela ? Pourquoi tout ce bruit ? Un enfant est né dans une crèche. Mais qu’est-ce qu’une crèche ? Et pourquoi cet enfant-là plutôt que d’autres ? Marie, Joseph, une fable ? Noël, messe de minuit, les églises, le vide ou la foule. Noël : chant de paix. Suffit-il donc d’oublier que toujours, quelque part sur notre terre sévit la guerre. Noël : cri de bonheur et d’innocence. Suffit-il donc d’oublier le malheur et la veulerie ? Noël : geste de bonté. Suffit-il donc d’oublier la cruauté et la douleur ? Noël : des « contes de Noël ». Noël ne serait-il que le conte d’une nuit ? Il doit y avoir un secret, un secret bien caché, que ne parviennent pas à enfouir entièrement les paillettes, les clinquants et les attendrissements de rigueur.

Noël est un cri de victoire de la vie qui nous provoque à vivre. Nous découvrons la Vie sur le visage du Fils de Dieu fait homme. Si Noël nous demande d’ouvrir nos yeux d’un regard pur, ce n’est pas pour fixer un enfant imaginaire, figure peut-être de tous les enfants du monde, et pour le trouver si beau qu’on le divinise ! Mais pour reconnaître ce que Dieu fait apparaître de lui-même en cet Enfant, par cet Enfant dont l’avenir n’est pas lisible sur ses traits à peine formés. C’est Dieu qui prend le visage de l’Enfant. C’est Dieu qui, en cet Enfant, révèle le mystère de l’amour du Fils éternel. Ce Fils nous est donné pour que le visage de Dieu, reconnaissable dans le visage d’un Enfant, illumine aussi notre propre visage. Pour que cet amour promis depuis tant de siècles, cet amour de Dieu le Père pour son Fils bien-aimé, vous compreniez qu’il vous est destiné à vous aussi puisque vous êtes appelé, vous aussi, à vivre du même amour et à devenir, à votre tour, fils dans le Fils unique.

Le silence de la nuit de Noël est un silence favorable. C’est le silence humble et secret de l’Eglise, un silence qui n’a pas grand-chose à voir avec le tumulte qui traverse nos rues et le bruit qui emplit nos fêtes. Ce silence est celui de ces hommes pauvres, de ceux qui ont cru et reçu cet Enfant, le silence de Marie, de Joseph, des bergers convoqués, de ceux qui se trouvent là. Ce silence est celui de l’Enfant lui-même. Il nous est permis de nous taire et d’espérer que, dans le silence de l’homme et le silence de Dieu, le pardon jaillit. La paix, c’est cela. C’est une bénédiction de Dieu qui vient jusqu’à nous, qui déborde l’homme de toutes parts. Nous pouvons alors, vraiment, humblement, rendre grâce pour la Parole faite chair, encore muette.

Oui, Dieu que nous ne voyons pas, Dieu qui semble absent de ce monde, nous aime et nous sauve. Il nous sauve en nous enfantant à la vie des enfants de Dieu, avec son Fils unique, né de la Vierge Marie. Le signe de notre salut, c’est cet Enfant qui est notre Sauveur.

Jean-Marie Lustiger (1926-2007)

Emmanuel – Dieu avec Nous

Nous constatons que Dieu est avec nous car l’Église continue son œuvre d’annoncer notre salut en Jésus et de baptiser au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Au moment du baptême, Dieu entre dans le cœur des fidèles et y demeure. Il souhaite être reçu par nous comme un invité privilégié et non comme un simple passant. Jésus lui-même le dit : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi.» (Apo 3, 20) Oui, nous sommes l’hôte qui reçoit Jésus. Il cherche notre compagnie comme Dieu avait cherché la compagnie d’Adam dans le jardin de la Genèse. Dieu nous aime sans mesure. Chacun de nous est son bien aimé. Il veut être avec nous. Notre hôte divin vient en nous comme un petit enfant qui attend de grandir en nous grâce à notre accueil et nos vies.

Mais il y a beaucoup plus : Dieu nous reçoit en lui-même. Miracle des miracles nous sommes aussi l’hôte qu’Il reçoit. Il y a ici un magnifique jeu d’échange entre celui qui reçoit et celui qui est reçu. Nous naissons en Dieu et Lui-même nait en nous. 

Dieu nous donne sa vie. Avec ce don, notre salut commence sur terre. La mort n’est pas la fin mais une étape de notre vie en Dieu, la vie éternelle. Vivre sur terre comme l’hôte qui reçoit Dieu et qui est reçu par Dieu exige notre croissance comme enfant de Dieu qui fait la volonté de Dieu comme Jésus l’a fait.

Qu’êtes-vous allé voir ?

Que nous venions à la messe de temps en temps, régulièrement, très occasionnellement ou presque jamais, ce dimanche nous venons peut-être en répondant à l’invitation d’un proche, ne serait-ce que par curiosité ou par amitié. Quelles que soient nos motivations et nos raisons d’entrer dans l’église, la question nous est posée : « Qu’êtes-vous allé voir ? ». Dans l’évangile Jésus nous interroge à trois reprises… et il suggère quelques réponses possibles pour relancer et approfondir la question. Que sommes-nous venus voir ? « Un roseau agité par le vent ? ». Sommes-nous attirés par un influenceur à la mode, par les rumeurs et les tendances du moment, dont nous savons la fragilité et le caractère éphémère ? Que sommes-nous venus voir ? « Un homme habillé de façon raffinée dans les palais des rois ? » Le trésor des pierres et les décors artistiques de l’église comme la beauté des chants et de la liturgie, tout cela ne nous laisse pas indifférent, mais peut rester superficiel ou ambigu. « Un prophète ? Oui je vous le dis, et bien plus qu’un prophète ». En vérité nous sommes conduits à l’église, à la foi, à l’évangile, à Dieu lui-même par la voix d’un prophète. Jésus parle de Jean-Baptiste, le précurseur, celui qui écoute et qui porte la parole de Dieu au plus intime de sa conscience et sur les toits et les parvis !

Chrétiens, nous sommes tous prophètes, et plus que prophètes, puisque par le baptême nous sommes prêtres, prophètes et rois, pour sanctifier, parler et servir nos frères et sœurs avec patience et avec amour. Nous reconnaissons que nous avons tous soif de la vie véritable, que nous sommes tous appelés à témoigner : « Ne craignez pas, voici votre Dieu, il vient lui-même et va vous sauver ». Prophètes, nous savons aussi que nous ne sommes pas la source de notre assurance. « Es-tu celui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » demande Jean-Baptiste. Où sont les signes de Dieu ? Ses promesses vont-elles enfin s’accomplir ? La foi n’exclut pas l’obscurité ou les questions, au contraire elle les assume et les provoque. Dieu est infiniment patient envers nous et il nous rend patients les uns envers les autres, pour que nous puissions croire dans la nuit, et nous encourager, nous fortifier, nous affermir lorsque nous doutons, lorsque nous avons peur, lorsque nous perdons courage et espoir. Notre vocation prophétique consiste d’abord à nous laisser enfanter, à naître avec le Christ dans la nuit de Noël comme dans celle de Pâques, à devenir frères et sœurs du Christ et les uns des autres, pour vivre et témoigner de cette fraternité dans le monde.

père Jean-Baptiste Arnaud, curé

Conversion

« Conversion » : encore un terme de la « tribu » catho ; comme tant d’autres, tels que « cheminer », « se réjouir », « action de grâce », « rendre gloire », etc… Si nous voulons inviter un curieux à la messe dimanche prochain il nous faut adapter quelque peu notre vocabulaire, faire cet effort de traduire la foi chrétienne dans des mots qui parlent à la tête et au cœur, qui résonnent dans la vie des personnes aujourd’hui. 

« Conversion » : au mieux nous pensons à quelqu’un qui a changé de religion, qui est devenu chrétien ou qui a abandonné le christianisme. Peut-être que certains peuvent dire qu’ils ont vécu une conversion, un jour, en un lieu, ou au fil d’un itinéraire, en recevant le baptême ou en étant touchés par l’amour de Dieu ou par un témoignage de foi qui les a décidés à enfin vivre de leur baptême reçu et enfoui depuis longtemps.

« En ces jours-là paraît Jean le Baptiste. Ainsi commence l’Evangile de ce dimanche, au présent, ici et maintenant, Jean-Bapriste exhorte à se convertir, parce que le Seigneur vient, aujourd’hui, en ce temps. Il vient et nous l’invoquons de tout cœur d’une prière très simple en cet Avent : « Viens Seigneur Jésus ! ». Il vient et il prend soin de nous, il veille sur nous, et fait de nous des veilleurs, témoins de la lumière qui se lève, veilleurs et gardiens les uns des autres. Il vient le Seigneur, et il se convertit, il devient ce qu’il n’était pas, Dieu se fait homme. Il se retourne, il revient à nous, pour nous ramener à lui, il nous convertit.

« Qu’il me soit fait selon ta parole » : avec Marie, l’Immaculée, notre mère et notre sœur, que nous fêterons le 8 décembre, laissons Jean-Baptiste nous interpeller, nous déranger, nous sortir d’un certain confort et d’une tendance à nous autojustifier et à nous autocentrer. Laissons-nous transformer intérieurement par le feu de l’Esprit Saint. Qu’Il purifie, réchauffe, embrase nos cœurs et nous rend semblables à Jésus, nous adapte à lui, nous donne d’agir comme lui, de porter un fruit digne de la conversion, de changer quelque chose extérieurement dans notre manière de vivre. Laissons-nous convertir, retourner, pour goûter cette paix annoncée par le prophète Isaïe – « le loup habitera avec l’agneau » – pour pratiquer cet accueil demandé par saint Paul –

« accueillez-vous donc les uns les autres comme le Christ vous a accueillis ». Paix et accueil de la grâce du pardon dans notre propre cœur (en allant nous confesser par exemple !), paix et accueil dans nos familles, notre paroisse, notre quartier. La mission de Noël, la messe des curieux et le dîner de l’Avent nous en offrent de belles occasions !

Hiver Solidaire

Ce dimanche, nous présentons l’opération « Hiver solidaire » que nous relançons cette année encore. Il s’agit d’accueillir de janvier à mars deux personnes précaires pour le dîner, la nuit et le petit-déjeuner. Nous avons besoin de nombreux bénévoles. Plus vous serez nombreux, plus la charge de chacun sera légère. Cette opération porte deux grâces, pour les accueillis et la paroisse. Pour les accueillis, c’est la garantie de passer la nuit au chaud et de bien manger. Cela peut sauver des vies. C’est un service simple et utile. Éventuellement, pour certains accueillis, c’est le bon moment pour avancer la réinsertion. Notre paroisse est suivie par une travailleuse sociale de l’association « Aux Captifs la Libération ». Pour la paroisse, c’est une formidable mobilisation. 

Dans cette opération, nous avons besoin de personnes pour accueillir, faire les repas, manger avec les accueillis, dormir avec eux, etc. Sur le flyer, vous trouverez un descriptif précis et les contacts. Chacun peut aisément trouver sa place selon ses capacités. C’est l’occasion de moments fraternels avec les accueillis, qui les aident eux mais qui nous aident autant nous. Pour avoir participé à Hiver solidaire dans d’autres paroisses, je me souviens de beaux moments où de fous rires. Ou encore d’une discussion serrée avec l’un d’eux sur le philosophe Schopenhauer, qu’il connaissait mieux que moi ! Les paroissiens peuvent se retrouver là ou même se découvrir. La fraternité grandit aussi entre nous.

Jésus est l’image du Dieu invisible

Les défis lancés à Jésus cloué sur la croix viennent d’idées sur Dieu qui ne sont pas celles que Dieu nous a révélées en Jésus. Saint Paul a écrit aux Corinthiens (1 Cor 2, 7-11) que Dieu a gardé secret son projet pour nous les hommes :

« Nous parlons, de la sagesse du mystère de Dieu, sagesse tenue cachée, établie par lui dès avant les siècles. … Aucun de ceux qui dirigent ce monde ne l’a connue, car, s’ils l’avaient connue, ils n’auraient jamais crucifié le Seigneur de gloire. Mais ce que nous proclamons, c’est, comme dit l’Écriture : ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas venu à l’esprit de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux dont il est aimé. Et c’est à nous que Dieu, par l’Esprit, en a fait la révélation. Car l’Esprit scrute le fond de toutes choses, même les profondeurs de Dieu. … Personne ne connaît ce qu’il y a en Dieu, sinon l’Esprit de Dieu. »

Le secret c’est Jésus lui-même. Il est la véritable image de Dieu. C’est par sa vie et sa résurrection que nous apprenons vraiment qui est Dieu. Jésus lui-même le révèle en marchant vers Jérusalem pour subir sa passion : 

« Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mc 10, 45 et Mt 20,18)

Le fils de l’homme qui est vrai Dieu et vrai homme est Serviteur. Par son amour infini il se livre aux hommes et se met à leur service … pour les sauver en les laissant participer à Sa Vie. Voici le mystère, c’est à dire le secret caché en Dieu, que les hommes n’auraient jamais été capables de trouver par eux-mêmes. 

Par la vie de Jésus, image de Dieu, nous découvrons que Dieu lui-même aime sans limite et se donne sans mesure. Il n’est pas un Dieu autoritaire comme les hommes le pensent … Quel oxymore ! Dieu Tout-Puissant, Dieu Serviteur, Dieu qui a choisi de demeurer humblement en nous. Chacun de nous est un être cher, aimé et sauvé au prix le plus fort par Jésus. 

« Qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers et que toute langue proclame : Jésus est Seigneur. » (Ph 2, 10-11)

Robert Mc Keon, diacre

Messe des curieux… saison 3 !

Le dimanche 11 décembre prochain, nous aurons la joie d’accueillir des invités de marque – voisins, amis, parents, collègues, commerçants, et d’autres ! – qui bouleverseront peut-être leur emploi du temps du dimanche matin et se joindront à nous pour la messe de 11h et à l’apéritif qui suivra. 

Pourquoi viendront-ils ? Par amitié, par curiosité, par quête de sens, par soif de vie, par appel de Dieu. Tout cela à la fois. Pourquoi les inviterons-nous ? Parce que nous percevons que ce se vit le dimanche à la messe, et autour de la messe, avec Dieu, les uns avec les autres, est un feu « brûlant » (Ml 3), débordant et consolant qui nous pousse à « rendre témoignage » comme le dit Jésus dans l’évangile juste avant sa passion (Lc 21). Parce que nous savons que dans notre vie parfois « déréglée, affairée sans rien faire » (2 Th 3) ce rendez-vous du dimanche est la « source et le sommet de notre vie » selon les mots du concile Vatican II. Parce que nous savons que l’Evangile ne s’annonce pas seulement par temps calme, mais aussi dans les tempêtes, celles dont parle Jésus (destruction du Temple, épidémies, tremblements de terre, désordres cosmiques et climatiques, guerres, idoles et mensonges, persécutions et divisions, etc.), comme celles que nous traversons dans le monde et dans l’Eglise.

Tout au long de cette semaine nous réfléchirons à qui nous voulons inviter. Recevons ces personnes de Dieu lui-même. Choisissons-en 2 et confions-les au Seigneur. Préparons nos cœurs, nos esprits et nos langues. Comment allons-nous leur parler pour les inviter ? Qu’allons-nous leur dire ? Comment accueillerons-nous leur réponse quelle qu’elle soit ? D’ici quelques jours, après ce travail de prière et de discernement, nous pourrons décider et les inviter. Pour le dimanche des curieux le 11 décembre à 11h. 

Dès la veille, samedi 10 après-midi, nous ouvrirons grand les portes de l’église, pour accueillir et rencontrer, devant la crèche, devant le Saint-Sacrement, mais aussi dans les rues du quartier et chez les commerçants, toutes les personnes que le Seigneur appelle à lui et auprès desquelles il nous envoie. Trois jours plus tard, le mercredi 14 décembre à l’occasion d’un « dîner tournant » les paroissiens habitués ou non de notre église s’inviteront mutuellement à dîner avant de se retrouver à Saint-Louis pour le dessert et les complies. D’un seul cœur et de tout cœur nous pourrons « acclame(r) le Seigneur car il vient » (Ps 97).

Je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. (Isaïe 43,1)

Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » (Luc 19, 5) Cette phrase m’a toujours frappé car en moi, modestement comme chez Socrates (Apologie, 31 d), entendre une petite voix me rendait mal à l’aise si ie marchais dans la mauvaise direction. J’ai compris que c’était Jésus qui m’accompagnait et me souvenait de cette mystérieuse parole : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Apo 3,20)

Mais me diriez-vous « jésus je ne le vois pas! » et les paroles de Pierre revenaient dans ma mémoire: : « Lui, vous l’aimez sans l’avoir vu; en lui, sans le voir encore, vous mettez votre foi. » (1 Pierre 1, 8) La foi je la rencontre en savourant les évangiles, en vivant la messe, en priant, en admirant la beauté d’un paysage, en rencontrant un ami. Il suffit d’être attentif. Personne n’est exclu. C’est Jésus qui veut nous voir comme nous sommes.

Nous sommes à lui, vous êtes avec lui, je suis avec lui.
«Je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. » (Isaïe 43,1)

Robert Mc Keon, diacre

Prier

Les évangiles des derniers dimanches nous font méditer sur la prière. Ce peut être l’occasion de reprendre quelques éléments fondamentaux de cette prière. Dans la Bible et surtout chez saint Paul, la prière est avant toute chose la prière de demande. Celle-ci fait partie de mon obéissance à Dieu, de mon espérance, de la sobriété de ma vie. Il faut oser poser sa demande devant Dieu telle qu’elle est, y compris pour que Dieu puisse me faire découvrir qu’il veut autre chose pour moi. Il ne faut pas hésiter à demander les petites choses pour manifester devant Dieu que nous savons qu’il prend soin de nous en tout. La prière est aussi l’action de grâce, dont Thérèse d’Avila disait qu’elle est l’humilité. L’humilité ce n’est pas se croire nul, c’est confesser que tout ce que nous avons est grâce de Dieu. Pensons-nous à rendre grâce pour notre vie, notre santé, notre travail ? Les époux pensent-ils à rendre grâce l’un pour l’autre, pour leurs enfants, contre le « droit à l’enfant » de notre société ? Finalement, la prière c’est la louange, le fait d’aimer Dieu d’être Dieu, dans la splendeur de sa gloire. C’est la seule prière qui nous restera au Ciel, quand nous serons devant Dieu. Mais il ne faut oublier que l’acte même de prier est une grâce, qui nous a été obtenue par l’incarnation du Christ et son mystère pascal. Aucune prière n’est digne de Dieu, sauf celle de son Fils Jésus-Christ. C’est parce que Lui nous prend dans sa prière que nous pouvons prier. Ne l’oublions pas.

Père Matthieu Villemot, vicaire